"On n'est plus des pigeons" teste l'économie collaborative pour vous !
L’économie collaborative : une réponse à la crise de l’emploi et une nouvelle manière de travailler
L’économie collaborative ne se limite pas à la création d’entreprises dans des secteurs autrefois très réglementés. Elle offre également de nouvelles opportunités dans un contexte où le chômage reste stable à 10 % (soit environ 3,5 millions de chômeurs en France). Grâce aux plateformes collaboratives, de plus en plus de Français peuvent accéder à des emplois en tant qu’indépendants. Chauffeurs, livreurs, monteurs de meubles ou professeurs de langues : autant de métiers désormais accessibles en quelques clics.
C’est précisément cette nouvelle forme de travail que les journalistes de France 4 ont souhaité explorer dans l’émission hebdomadaire "On n'est plus des pigeons !". L’objectif : découvrir les avantages de ces emplois, mais aussi mettre en lumière leurs points faibles.
Une solution au chômage ?
La question de l’emploi reste au cœur des débats politiques en France. Malgré les alternances au pouvoir, qu’elles soient de gauche ou de droite, les politiques publiques peinent à freiner un chômage qui devient de plus en plus structurel. Dans ce contexte de difficultés d’accès à l’emploi, les plateformes collaboratives trouvent une part de leur succès. En effet, ces nouvelles formes de travail, qui offrent des services de qualité équivalente à ceux des entreprises traditionnelles mais à moindre coût, ont également permis de créer de l’emploi.
Grâce à ces plateformes, n’importe quel utilisateur peut facilement se lancer en tant que travailleur indépendant. Ce modèle présente un réel avantage, notamment en contournant la complexité administrative du marché du travail en France, souvent pointée du doigt. De plus, cette opportunité n’est pas seulement réservée aux étudiants ou aux travailleurs précaires : un nombre croissant de citoyens de tous âges se tournent vers l’économie collaborative pour compléter leurs revenus, voire pour se réorienter professionnellement. Cependant, face à la multitude d’offres disponibles, il n’est pas toujours facile de savoir par où commencer.
C’est dans cette optique que les journalistes de l’émission "On n'est plus des pigeons !" de France 4 ont mené une enquête pour identifier les plateformes les plus intéressantes et déterminer celles qui offrent un véritable potentiel pour les travailleurs indépendants.
Habituée à traquer les arnaques et à déjouer les pièges tendus aux consommateurs, l’équipe de Claire Barsacq a testé divers emplois proposés par les plateformes collaboratives, tels que livreur de repas, chauffeur et jobbing, une plateforme de mise en relation entre particuliers proposant ou recherchant des services. Une mise en situation pleinement réaliste qui a donné lieu à des situations parfois incongrues, voire cocasses !
Les modalités d’inscription
Le premier constat concernant l’inscription est qu’elle est d’une simplicité déconcertante, quelle que soit l’application choisie. En règle générale, une simple photo prise avec votre smartphone suffit pour commencer. Toutefois, la principale contrainte réside dans votre statut professionnel. En effet, le principe même de l'« uberisation » implique que vous n’êtes pas salarié de l’entreprise, mais un travailleur indépendant. Par conséquent, il est souvent nécessaire de créer un statut d’auto-entrepreneur et d’obtenir un numéro de SIREN, ce qui est la norme pour la majorité des plateformes.
Ce modèle permet à ces entreprises d'éviter les charges salariales, car vous êtes directement imposé en tant qu’entrepreneur sur vos gains, avec un taux de cotisation compris entre 8 et 26%. Un montant qui peut sembler élevé et qu’il est important de prendre en compte pour calculer votre revenu net. Par ailleurs, pour certaines plateformes comme Heetch, il est exigé de fournir un extrait de casier judiciaire vierge si vous souhaitez postuler en tant que chauffeur.
Chauffeur et livreur : des contraintes réelles
L’enquête montre clairement que ces applications sont principalement utilisées comme un complément de revenus, mais elles ne rémunèrent pas de la même manière tous les types d’activités. Ainsi, la profession de chauffeur est celle qui exige le plus de calculs. Sur le tarif de chaque course, il faut soustraire la commission de la plateforme (qui varie selon l'application), mais aussi les coûts liés à l’essence et à l’assurance de la voiture. Sans oublier les frais supplémentaires en cas de problèmes, tels que des accidents de la route ou des dégâts matériels causés par des passagers trop ivres.
Quant au métier de livreur, s’il présente l’avantage de ne pas nécessiter de coûts fixes (sauf si vous achetez un vélo ou un scooter spécifiquement pour cette activité), il comporte néanmoins des risques. Les livreurs sont encouragés à réaliser un grand nombre de livraisons, ce qui les pousse parfois à sacrifier la sécurité pour la rapidité. Toutefois, il est important de rester vigilant pour éviter de faire rimer précipitation et accidents.
En ce qui concerne la rémunération, celle-ci est généralement limitée à un tarif horaire de base, auquel s'ajoute un bonus par livraison. Cependant, comme l’a souligné l’expérience de la journaliste de France 4, les pourboires sont rares et ne viennent que très rarement compléter les gains.
Jobbeur, la bonne idée
Les jobbeurs semblent être les plus chanceux. En effet, en plus d’une rémunération qui peut atteindre jusqu’à 30 euros de l'heure pour des travaux comme la menuiserie ou le bricolage, ils n’ont aucun coût supplémentaire et n’ont pas à se risquer sur la route ! Les meilleurs jobbeurs, qui combinent compétences techniques et sens du relationnel, peuvent ainsi gagner plusieurs centaines d’euros par mois. Le système est simple : plus vous montrez que vous êtes une personne de confiance et professionnelle, plus vous êtes sollicité, grâce au système de notation qui valorise la qualité de votre travail.