Le collaboratif, une économie pas si verte que ça ?
C’est l’un des piliers de l’argumentaire marketing des entreprises issues de ce modèle économique. Le collaboratif est bon pour l’environnement. Lutte contre l’obsolescence programmée, maximisation des capitaux déjà produit… nombre de ces arguments sont justifiés et prouvent quotidiennement les bienfaits de cet écosystème pour la planète. Néanmoins, le dernier rapport sur l’économie collaborative et ses innovations pour le développement durable pointent les défauts d’une économie qui a encore certaines choses à perfectionner avant de recevoir le label d’économie “verte”.
À la demande de plusieurs universités, du ministère de l’Environnement, du collectif OuiShare et de la MAIF, l’iddri ( l’Institut du développement durable et des relations internationales) a publié un rapport sur les innovations apportées par l’économie collaborative à propos de la question environnementale. Comparant plusieurs plateformes au profil différent( Le bon coin, kikawa, Recup.net…), les résultats de l’étude démontre que les usages qui en découlent ne sont pas les plus sains pour l’environnement ! Un constat qui n’a rien d’étonnant en somme: l’économie collaborative propose une démarche intéressante, mais perfectible
Des achats "en plus"
Si l’obsolescence programmée est l’un des fers de lance du combat collaboratif vs ancien capitalisme, elle n’est pas tout à fait endiguée par les entreprises cité dans l’étude de L’iddri. L’exemple du bon coin est le meilleur. Si, d’emblée, on a tendance à penser que le site le plus consulté en France permet de donner une seconde vie à des objets qui auraient pu se retrouver dans les ordures, elle décuple également la consommation. Les internautes ne consomment pas seulement de manière différente puisqu’il profite de cette plateforme pour acquérir des bien “en plus”. Ainsi, le mérite vanté par le site de substituer les achats en neuf par de l’occasion ne représentent que 30% du total des transactions effectuées. Les divers témoignages relatés au fil de l’étude montre que la majorité des internautes vont être tentés par des “bonnes affaires” plutôt que de satisfaire un besoin. Un constat qui met à mal l’argumentaire marketing de l’entreprise fondée par Olivier Aizac en 2006.
Le transport toujours problématique
Autre contradiction qui touche le bon coin mais aussi toutes les entreprises de don ou de revente d’objets, les transports. 80% des trajets effectués par les utilisateurs de ces plateformes s’effectuent en voiture, et dans la moitié des cas, ils sont supérieur à 10km. Un facteur qui rend difficile la considération de ces sociétés comme des initiatives totalement “verte". Pour l'instant, les entreprises issues du modèle collaboratif n'ont apporté aucune innovation majeure qui viendrait résoudre la problématique de l'empreinte écologique du transport de marchandises.
Enfin, si aujourd’hui les pouvoir publics tentent de suivre le mouvement collaboratif en termes législatifs, il n’en va pas de même pour les collectivités territoriales. Fourmilière de nouvelles idées concernant le traitement des déchets, les start-up innovantes en la matière peinent à nouer des partenariats avec l’administration publique en charge de cette question. En cause, le manque d’outils pour comprendre et soutenir ces initiatives qui répond aux problématiques contemporaines sur le sujet. La marge de progression pour ce modèle économique, en ce qui concerne l’environnement