Airbnb étend la collecte de la taxe de séjour à 18 villes supplémentaires

Airbnb étend la collecte de la taxe de séjour à 18 villes supplémentaires

  /   par David Frade

Actuellement très critiqué par les professionnels du tourisme, Airbnb va prochainement récolter la taxe de séjour pour le compte des mairies dans 18 villes supplémentaires, après Paris et Chamonix. Cette décision, qui ne sera effective qu’a partir du 1er août prochain, ne contentera certainement  pas les syndicats d’hôteliers qui accusaient le géant américain de concurrence déloyale, suite aux premiers bilans des réservations de chambre d’hôtel pour l’Euro de foot.

 
Sujet aux critiques des syndicats hôteliers et des collectivités territoriales, Airbnb a décidé de réagir. À partir du 1er août 2016, le géant américain des locations entre particuliers reversera la taxe de séjour aux collectivités territoriales dans 18 villes supplémentaires. Après Paris et Chamonix, ce seront donc Marseille, Bordeaux, Montpellier, Lille, Saint-Malo, Nantes, La Rochelle, Biarritz, Toulouse, Avignon, Aix-en-Provence, Cannes, Nice, Antibes, Annecy, Lyon et Strasbourg qui pourront profiter de cette nouvelle manne financière apporté par l’économie collaborative. Un progrès important donc, puisque ces villes « accueillent plus de 50% des voyageurs Airbnb qui ont séjourné en France l’an dernier ».

La taxe de séjour, véritable source de revenus pour les municipalités
 

Compris entre 0,80 centimes et 5 euros par jour, le montant de cette taxe est fixé par la mairie qui se sert de ces fonds pour financer les dépenses liées au tourisme et à la préservation d’espaces naturels touristiques. Rien qu’à Paris et depuis octobre 2015, la plateforme a reversé 1,169 millions d’euros à la municipalité francilienne. En 2014, les communes avaient récolté 246 millions d’euros.


Si les collectivités se frottent déjà les mains, les hôteliers eux, ne s’en contenteront certainement pas. Comme nous vous le disions hier, les principaux syndicats de la profession avaient annoncé une grève des chèques correspondant au blocage des montants dûs aux municipalités pour la récolte de cette taxe. En cause, le manque à gagner sur la période, censée être faste, de l’Euro, face à la concurrence jugée « déloyale » des plateformes en ligne qui n’ont pas les mêmes contraintes financières et fiscales. Si l’annonce répond positivement aux attentes des hôteliers, la date d’application (1er aout) risque de poser problèmes tant ces nouveaux acteurs du tourisme issus du web ont su séduire la majorité des touristes venus pour cette compétition.  
 

Airbnb met sa coopération totale sous conditions

Airbnb s’est dit prêt à étendre la collecte à d’autre villes à partir de début 2017, dès lors que « l'administration française aura constitué un fichier permettant d'identifier les communes et les taux applicables ». Un délai que les hôteliers ne sont pas prêt d’attendre avant de voir tous les acteurs du marché sur un pied d’égalité. On attend encore les réactions de l’UMIH, principal syndicat de la profession qui a initié le mouvement qui prive pour l’instant les communes de 7,5 millions d’euros.

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